Réalisation d’une spirométrie
En médecine générale, la spirométrie est l’outil permettant de différencier un asthme d’une BPCO et de mesurer chez un patient :
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- les volumes pulmonaires
- les débits bronchiques
Précautions avant une spirométrie :
Ne pas faire de spirométrie dans les situations suivantes (ameli.fr)
- infection aiguë respiratoire ou ORL
- maladie transmissible (tuberculose…) ou pneumothorax
- douleur thoracique ou IDM récent (< 1 mois)
- mal de ventre, anévrisme abdominal ou thoracique
- chirurgie récente ophtalmologique, thoracique ou abdominale.
Préparation du patient avant la spirométrie :
- ne pas manger lourd dans les deux heures avant le test (inutile d’être à jeun)
- pas d’alcool pendant les 4 h avant l’examen
- ne pas fumer dans l’heure qui précède l’examen
- ne pas faire d’exercice intense trente minutes avant le test
- porter des vêtements amples et confortables, afin de pouvoir respirer à fond
Réalisation des mesures respiratoires :
Afin de s’assurer de la reproductibilité de l’examen, les tests (CVF et CVL) doivent être réalisés 2 à 3 fois de suite en cas d’anomalie.
1- Capacité vitale forcée (CVF)
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- mesure du poids et de la taille
- faire asseoir le patient en position droite, confortable, si besoin desserrer les vêtements
- expliquer la procédure au patient (spirometrie.fr)
- respirer au repos
- Inspiration complète
- expirer à fond avec force pendant 6 secondes
- inspiration complète et forcée
- poser le pince nez et utiliser la turbine à usage unique.
- après réalisation de la procédure par le patient, lui montrer les résultats.
- interprétation de la CVF
2- Capacité vitale lente (CVL) :
- Le patient respire normalement sur plusieurs cycles pour atteindre son niveau de respiration de repos.
- Puis il expire lentement le plus profondément possible (Capacité vitale expiratoire)
- Puis il inspire lentement et au maximum (Capacité vitale inspiratoire)
- Expiration maximum et inspiration maximum sont réalisés sur plusieurs cycles.
- Temps d’examen complet de 1 min.

Les tests de provocation bronchique et de réversibilité
- Le test de provocation bronchique. (Provocation d’un asthme)
— Est réalisé si le VEMS initial est normal avec des signes cliniques évocateurs d’un asthme. Il consiste à faire inhaler au patient des doses croissantes d’un produit broncho-constricteur (Histamine ou métacholine) à dose croissante et de réitérer les mesures du VEMS.
— Le diagnostic d’asthme est confirmé si les bronches se ferment de plus de 20 % par rapport à la valeur initiale.
— L’usage d’un bronchodilatateur en fin d’examen est indispensable pour rétablir le calibre des bronches.
Test difficilement utilisé en médecine générale.(temps, surveillance, aérosol si bronchospasme sérré, …) - Le test inverse, ou test de réversibilité (Bronchodilatation d’un asthme)
– Après l’inhalation de deux à quatre bouffées d’un médicament bronchodilatateur de type bêta-2 mimétique
– Répéter la mesure du VEMS 5 à 10 minutes
— Le trouble ventilatoire est réversible si le VEMS après inhalation du bronchodilatateur augmente de plus de 12 % par rapport à sa valeur initiale.
— Typiquement, dans la maladie asthmatique, le trouble ventilatoire obstructif est réversible.
— En cas de BPCO, la réversibilité est inexistante ou faible.
Test de choix pour le diagnostic de BPCO ou d’asthme en médecine générale sur des cas patients typiques.
Le test de réversibilité est indispensable lors de la première spirométrie.
Le principal facteur de risque de BPCO : le tabagisme (actif ou passif) :
Plus de 80 % des cas lui sont attribuables (source inserm)
Cependant, d’autres facteurs accroissent également le risque de développer la maladie :
- la pollution de l’air intérieur et extérieur
- les expositions professionnelles ou domestiques à des poussières et des substances chimiques (silice, poussières de charbon, poussières végétales, moisissures)
- le tabagisme passif in utero
- des infections des voies respiratoires inférieures fréquentes au cours de l’enfance peuvent aussi créer un terrain propice au développement ultérieur de la BPCO.
- et comme dans toute maladie multifactorielle, une composante génétique existe également.
Le résultat du VEMS post-bronchodilatateur permet de classer la maladie selon le degré de sévérité de l’obstruction bronchique :
- Stade I : léger, VEMS supérieur ou égale à 80%
- Stade II : modéré, VEMS comprise entre 50 et 80%
- Stade III : sévère, VEMS comprise entre 30 et 50%
- Stade IV : très sévère, VEMS inférieur à 30%
En conclusion :
la spirométrie est un test simple, qui permet :
- de prendre facilement en charge des patients porteurs d’une BPCO légère à modéré (test réversibilité)
- de prendre en charge un grand nombre de patients asthmatiques, sans oublier qu’une spirométrie normale chez un patient symptomatique n’élimine pas un asthme (test de provocation bronchique)
- le suivi des patients traités et d’un examen de spirométrie tous les ans dès l’âge de 6 ans.